Jennifer MERCHANT

Statut

Professeure des universités

Promotion

Senior 2021

Établissement

Université Panthéon-Assas - Paris 2

Secteur disciplinaire

Sciences Humaines et Humanités

Chaire

Chaire Fondamentale

Spécialité

Politiques publiques comparées des enjeux bioéthiques

Thématique

► Le genre dans les politiques publiques comparées en matière de santé et de recherche : France/États-Unis
► L'édition du génome humain (EGH) et l'avenir de la reproduction humaine : questions éthiques et politiques publiques en France, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis

Présentation

Mon projet de recherche comporte trois volets. Je me concentrerai d'abord sur la manière dont la France et les États-Unis ont intégré les résultats des études sur le genre dans leur recherche en santé publique et leurs politiques de soins de santé. Les États-Unis font figure de pionnier en la matière avec la création de l'Office de la recherche sur la santé des femmes, créé en septembre 1990 au sein des Instituts nationaux de la santé, et le Bureau de Santé en 1991 au sein du Département de la santé et des services sociaux. Au niveau des politiques publiques nationales, la France n'a pas encore pris de telles initiatives. Pourtant, dans l'ensemble et au-delà des frontières socio-économiques, la santé des femmes et des hommes en France est qualitativement meilleure que celle des femmes et des hommes aux États-Unis. Les structures nationales de santé publique expliquent en grande partie cette différence, mais d'autres facteurs (historiques, politiques et culturelles) interviennent également et seront analysées dans une monographie que j'ai l'intention de publier dans deux ans.

Deuxièmement (et simultanément), j'étudierai les politiques publiques comparatives en matière d'édition du génome humain (EGH) en France, en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Le choix de ces trois pays est justifié par le fait que 1° la science de pointe en matière de l’EGH est réalisée dans ces trois pays, 2° l'impact de Brexit et le fait que la Grande-Bretagne n'aura plus à se conformer aux directives européennes, la réglementation et le contrôle par l'Agence européenne des médicaments, se démarquant ainsi à la fois des États-Unis et de la France, 3° enfin et surtout, par les contrastes marqués de leurs approches politiques en matière d'EGH. Mon intention ici est de produire un travail collectif sur les politiques publiques de l’EGH avec des spécialistes de ces trois pays : généticiens, spécialistes des sciences sociales et humaines, décideurs politiques et groupes de défense des patients.

Enfin, j'espère faire converger ces analyses précédentes dans une approche nouvelle pour anticiper l'avenir de l'humanité la reproduction à travers le prisme des études de genre et d'intersectionnalité, c'est-à-dire la manière dont les contextes de politiques publiques nationales sont créés/vont créer de nouvelles configurations d'accès ou d'absence d'accès aux technologies de reproduction assistée et au progrès scientifique, qui pourraient à leur tour favoriser le développement de pratiques transfrontalières seulement réservées aux personnes riches, aboutissant à l’émergence de ce que les sociologues, Dorothy Nelkin and M. Susan Lindee, ont désigné comme un “lumpenprolétariat génétique” (The DNA Mystique: The Gene As a Cultural Icon, New York, WH Freeman Press, 1995).

Membre senior de la promotion 2013.

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